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Blue MidVoice Episode 24 : La Bulle de Vert

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La Bulle de Vert
Karine Stéphane
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L’épisode est en ligne :

🎙️ Se réinventer après un burnout en créant un espace de repos : La Bulle de Vert 🌟

Vous cherchez un podcast inspirant qui explore la résilience après le burnout ? Ne cherchez pas plus loin ! Stéphane et Karine, un couple d’entrepreneurs passionnés, partagent leur parcours de réinvention dans ce nouvel épisode du podcast Blue MidVoice🧘‍♂️🌈

Ils nous livrent leur expérience personnelle ainsi que leurs défis et expliquent comment leur entreprise offre un espace de repos et de reconnexion à la nature pour les personnes en burnout, et comment ils mettent l’accent sur la bienveillance et la pair-aidance, 🌼

Ce podcast est une source d’inspiration pour tous ceux qui ont vécu un burnout ou qui s’intéressent au bien-être mental. Stéphane et Karine nous montrent comment ils ont trouvé un nouveau sens dans leur vie, en aidant les autres à se reconstruire. Écoutez dès maintenant et partagez cette ressource précieuse avec vos amis et collègues. 🎧✨ 🎙️

N’oubliez pas de partager vos réflexions et commentaires après l’écoute, car votre avis compte énormément.

Vous pouvez retrouver le podcast sur toutes les plateformes d’écoute et la retranscription ainsi que les liens dans le lien donné en commentaires / dans ma bio.

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En voici la retranscription et les liens associés :

Bonjour, je suis Catherine BARLOY, coach en bilan de compétences pour Blue Midlife. Après des années comme chef de projet dans la recherche clinique, je suis devenue coach et je vous accompagne pour trouver VOTRE voie professionnelle dès maintenant. Bienvenue sur ce podcast où je partage avec vous, seule ou avec mes invités, des conseils, des expériences, du coaching dans la bonne humeur. Alors on est parti pour l’épisode du jour.

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Bonjour à tous et bienvenue sur l’épisode numéro 24 du podcast Blue MidVoice où je reçois en interview Karine et Stéphane de la Bulle de Vert. 

Mais avant de plonger dans le vif du sujet. Nous sommes à l’épisode 24, tous les 8 épisodes, je procède à un tirage au sort et c’est aujourd’hui qu’a lieu le tirage au sort parmi toutes les personnes qui m’envoient des commentaires pour m’encourager à propos du podcast et c’est Aurélie que j’ai tirée au sort. Alors Bravo Aurélie : Vous venez de gagner 1 heure de coaching avec moi pour avancer sur un de vos objectifs professionnels. 

Et tout de suite, je vous partage le témoignage de Dominique qui avait gagné le coaching lors de l’épisode numéro 16.

“Bonjour Catherine, j’ai été ravie de gagner cette séance de coaching avec toi et je te remercie. C’est une séance qui s’est tenue un peu de manière impromptue à un moment où j’en avais besoin, car c’était un moment professionnel un peu compliqué pour moi. Et comme tu as des connaissances impressionnantes en développement personnel, gestion des émotions, management, analyse de situations, vie professionnelle. Tu as pu me rassurer, m’apaiser et me proposer de multiples pistes de travail pour me sortir de cette situation. Des petites astuces concrètes à mettre en place au quotidien ou du travail plus profond pour le long terme. Bref, lors de ce coaching, tu m’as vraiment apaisée. Je suis ressortie sereine et tu m’as aidée à avoir une vision plus claire de mes priorités, de mes objectifs,  j’ai maintenant de nombreuses graines à faire germer. Merci Catherine pour ce soutien et pour tout ce partage de connaissances.”

Merci beaucoup Dominique pour ton témoignage.

Je suis contente de pouvoir t’accompagner pour aller vers tes objectifs et à l’occasion te partager quelques pistes. A très bientôt.

Et donc nous voilà parti pour l’épisode du jour avec La Bulle de Vert : 

Alors j’ai connu Karine et Stéphane par LinkedIn. Quelqu’un de bien intentionné m’a proposé de suivre la page de La Bulle de Vert… J’avoue que je ne me souviens plus qui exactement mais je l’en remercie car, une fois de plus, c’est une belle rencontre comme vous allez le découvrir dans le podcast. Karine et Stéphane sont des passionnés et ils transmettent cette passion autour du thème du burn-out et de l’entreprenariat. Alors je n’en dis pas plus et je vous souhaite une bonne écoute :

Catherine BARLOY

Et nous voilà partis. Bonjour Karine, bonjour Stéphane. Bonjour. Bienvenue sur ce podcast. Merci d’être là. Merci d’être là pour partager déjà ce qu’on s’est dit également off. C’est avec grand plaisir que je vous accueille. Je vais vous laisser vous présenter et présenter ce que vous faites.

Stéphane

Merci de nous recevoir. Ça nous fait plaisir de pouvoir échanger de nouveau sur un sujet qui nous occupe beaucoup. Moi, je m’appelle Stéphane, j’ai 52 ans. J’ai deux enfants, plus deux de notre union, donc ça fait quatre. J’ai exercé pendant 25 ans comme auxiliaire de justice, d’abord comme avoué à la cour, puis comme avocat. J’ai fait un burn out en 2020 qui m’a fait raccrocher la robe pour me lancer dans une nouvelle aventure avec ma compagne Karine.

Karine

Moi, je m’appelle Karine, j’ai 51 ans. Stéphane l’a dit, nous avons quatre enfants à nous deux et j’ai été infirmière en psychiatrie. Aujourd’hui, on dit en santé mentale, mais c’est la même chose. Pendant de nombreuses années dans plusieurs services. J’ai également fait un burn out quelques mois après Stéphane, du moins après le début de celui de Stéphane. Nous avons traversé ensemble cette épreuve, mais je n’aime pas trop le mot épreuve parce que finalement, c’est quelque chose de positif qui en est ressorti. Donc oui, peut- être cette épreuve, mais avec un joli aboutissement.

Catherine BARLOY

Très bien. Moi, je vous ai invité sur ce podcast avec une idée première de sensibiliser autour du burn out, mais on va également voir votre processus d’entrepreneur et tout l’accompagnement que vous mettez en place. Déjà, là, d’où vous est venue cette idée d’entreprise ?

Stéphane

Quand on avance dans son burn out, à un moment donné, vient la question de « Qu’est-ce que je fais maintenant ? Est-ce que je peux retourner exercer mon métier ? » « Oui, non ? Est-ce que je peux l’exercer d’autres manières, autre part, dans d’autres structures ? » Et quand la réponse est « Non. »« Je ne peux pas y retourner, quelles que soient les modalités envisageables ou le lieu d’exercice. Qu’est-ce que je vais faire ? » Et Karine et moi, mais elle le confirmera, je pense, avions besoin tous les deux de remettre et du sens et de l’humain. On avait tous les deux un métier de rapport à l’autre, moi en tant qu’avocat, elle en tant qu’infirmière. Et il était absolument primordial pour nous de remettre le sens de l’humain que nous avions perdu dans nos activités respectives et qui nous avait conduit, entre autres, à nos burn out respectifs. D’où l’idée de créer un lieu où on pourrait recevoir des gens qui vivent cette épreuve difficile, les accompagner, leur faire partager notre expérience et notre « expertise ». Je pense que l’idée a germé comme ça.

Karine

Oui, puis il était évident que nous avions fait pendant de nombreuses années un métier d’aide et d’accompagnement, sous des angles très différents, mais quand même avec ce point commun. Cet élément- là était toujours présent chez nous. On voulait à tout prix continuer à aider et accompagner les autres. Il fallait qu’on trouve comment pouvoir continuer à faire ça, mais avec les valeurs qui étaient les nôtres.

Catherine BARLOY

Oui, je comprends tout à fait. De façon plus terre à terre, vous étiez déjà en Normandie ou alors vous étiez dans une autre région ?

Karine

Nous n’étions pas du tout en Normandie. On n’était pas très loin, on était à deux heures, mais on était dans le 78, à la limite de l’eure, déjà à la campagne. Stéphane avait son cabinet à Versailles et moi, je travaillais à l’hôpital de Mantes la Jolie. Et au moment de notre reconversion, même si c’est une suite logique, on avait aussi pour envie de… Déjà, depuis plusieurs années, on se questionnait sur notre lieu de vie et nos conditions de vie, ce désir commun d’être encore davantage à la campagne, de remettre la terre aussi et la nature au centre de notre vie, parce que ce sont des éléments qui sont très importants pour nous, les animaux également, parce que ça fait partie intégrante de nos vies, et pour nous deux, et pour accompagner les gens que nous accueillons aujourd’hui.

Catherine BARLOY

D’accord. Et par rapport aux personnes que vous accueillez, est-ce que vous pourriez m’en dire plus par rapport au type d’accompagnement que vous proposez, et pour quel type de public également ?

Stéphane

C’est avant tout un lieu de repos parce que le burn out, c’est en français l’épuisement professionnel, épuisement au sens premier du terme. Et donc la notion centrale, c’est celle de repos et de temps. Voilà, les deux piliers de la reconstruction, ce sont ceux-là. Donc c’est un lieu où on va venir se reposer. On organise tous les mois un séjour d’une dizaine de jours et pendant ce temps, on accompagne tous les jours nos résidents dans des activités douces, qui vont du potager, travailler au potager, aller soigner les animaux, se promener dans la nature, faire des séances de méditation. Ce n’est pas un lieu de remise en forme, c’est un lieu où on va se lâcher, justement. On va se reposer, où on va prendre le temps. Dans notre gîte, il n’y a pas d’horloge, il n’y a pas de télé, il n’y a pas de box, il n’y a pas d’Internet. On va reprendre le temps de prendre soin de soi. Et nous, on accompagne nos résidents toute la journée à travers ces activités qui ont des vertus thérapeutiques, mais qui ne sont pas présentées comme étant thérapeutiques. On n’est pas en train de soigner les gens et pourtant, on sème des graines et on donne des outils et on expérimente concrètement ce que c’est que reprendre soin de soi et de lâcher prise un petit peu.

Karine

Reconnaître ses besoins, parce que souvent, dans le burn out, le corps a été totalement mis de côté. Donc reconnaître qu’on a faim, nos besoins primaires, c’est- à- dire manger quand on a faim, dormir quand on est fatigué, se couvrir si on a froid, exprimer nos émotions, joyeuses ou tristes, mais s’autoriser à le faire, qu’elles soient accueillies sans jugement, dans la bienveillance, avoir le temps de vivre tout ça. Nous, on est deux en permanence pour trois résidents, ça a été voulu. Aucune structure ne propose ça en France. Deux pour trois, c’est exceptionnel parce qu’on voulait pouvoir proposer des séjours à la carte. Quand je dis « à la carte », c’est qu’on fait vraiment en fonction de chacun de nos résidents. Si l’un n’est pas matinal et a besoin de dormir le matin, on respecte ça. On ne lui demandera pas d’être debout à 8h00. S’il nous dit « Moi, je peux être prêt à 11h00 », on fera avec ça et on organisera d’autres choses avec les deux autres résidents à ce moment- là, s’ils sont plus matinaux. En début d’après- midi, pareil, il y a souvent besoin d’un moment de repos qui est respecté.

Karine

On se retrouve après à des heures qui conviennent à tous. Pareil pour les ateliers, on en propose… La méditation et la balade en pleine nature sont un peu systématiques, mais les autres sont à la carte, c’est- à- dire que j’ai envie, j’ai pas envie et c’est pas grave. Et ça n’a pas de conséquence grave, ni pour soi ni pour les autres, de se respecter et de pouvoir l’exprimer. Ça nous semblait essentiel.

Stéphane

À nous deux. Et puis, c’est permettre aux personnes qui viennent séjourner chez nous d’être avec des gens qui vivent exactement la même chose et uniquement des gens qui connaissent eux aussi un burn out. C’est-à-dire que jusqu’à présent, nous avons plus refusé de monde qu’accepté de personnes en séjour parce qu’on peut être contacté par des gens qui sont plutôt affectés par une dépression, d’autres ruptures sentimentales.

Karine

D’autres pathologies psychiatriques.

Stéphane

D’autres pathologies psychiatriques, des porteurs de toc, etc. Ce n’est pas notre lieu qui peut venir en aide à ces personnes- là et toutes celles qui viennent ont en commun de vivre un burn out. Et au- delà de ça, d’être entourées par deux personnes qui ont vécu un burn out. Et du coup, ça permet de rompre justement les phénomènes de solitude, d’isolement, même quand on est entouré de proches, de personnes aimantes, etc, le burn out provoque de l’isolement. Et là, ça permet de rompre un petit peu cette spirale- là. Et puis, ça permet aussi d’avoir un groupe de parole permanent qui dit pas son nom. Je veux dire par là qu’on aborde en permanence des sujets. Alors, on a des résidents qui sont plutôt des taiseux, mais qui écoutent et qui se nourrissent de tout ce qui se dit autour d’eux. On en a d’autres qui ont besoin de verbaliser énormément, de poser plein de questions, générales ou très concrètes. Et du coup, le fait qu’ils puissent échanger et entre eux et avec nous, ça permet de libérer plein de choses et de faire avancer, oui, de les faire avancer à leur rythme, mais de manière assez efficace et concrète sur le chemin de leur propre reconstruction.

Stéphane

Parce que finalement, on se rend compte qu’il y a des choses qu’on peut dire à ses proches, il y en a d’autres qu’on peut dire à ses soignants, et puis, il y en a d’autres qu’on réserve à des gens qui nous ressemblent, finalement. On le rencontre également dans les cercles de parole que nous organisons, parce que nous avons voulu, un petit peu face à la demande locale, nous inscrire sur notre territoire et permettre aussi d’apporter quelque chose très localement. Donc, nous organisons des cercles de parole. Et là, on se rend compte que là aussi, le fait d’être entre soi, entre gens qui vivent la même chose, ça permet de libérer beaucoup d’émotions et beaucoup de paroles et du coup, de déposer plein de choses.

Karine

Et notamment, l’effet premier du groupe est d’être avec des gens qui vivent des choses similaires, même si chaque histoire est particulière. On n’efface pas du tout l’individu, chaque individu a sa place, mais la dynamique de groupe fait que immédiatement, la honte et la culpabilité qui sont si présentes dans le burn out diminuent quasi instantanément, ne disparaissent pas, mais diminuent grandement à partir du moment où on comprend que d’autres vivent la même chose. Qu’on n’est pas seul à porter cette difficulté, ce phénomène de « Pourquoi moi, je n’y arrive pas ? » alors que les autres y arrivent dans leur vie professionnelle. Toutes ces dépréciations, dévalorisations diminuent à partir du moment où on voit concrètement, en parlant avec d’autres, en voyant d’autres personnes, qu’il n’y a pas que nous et que d’autres vivent la même chose. Et puis, il y a aussi autre chose dans notre duo, c’est que nous sommes un homme et une femme et que ça change beaucoup de choses, que nous sommes encore une société, même si elle évolue extrêmement genrée et qu’ en fonction des affinités de son histoire, des facilités que nous avons à parler plus à un homme, plus à une femme, certains viendront davantage se livrer auprès de Stéphane ou inversement auprès de moi et même sans se livrer, seront plus attirés pour aller faire telle ou telle activité avec l’un des deux.

Karine

C’est aussi une force chez nous d’être les deux, d’être un homme et une femme, même si évidemment, dans chacun de nous, il y a aussi l’autre.

Catherine BARLOY

Tout à fait. Ce que j’entends par rapport à tout votre accompagnement, c’est déjà la bienveillance et le système de paire aidance, parce que vous savez, vous êtes passés par là et vous êtes et donc vous êtes vraiment à même d’accompagner. C’est comme une corde qui s’est rajoutée à votre arc d’expérience, qui permet de résonner avec les personnes qui viendront vous voir. C’est ce que j’entends là- dedans. Et également, par rapport à votre expérience, là, je vous sens très ancrés dans votre territoire. Vous accueillez les gens en présentiel pour des séjours et puis vous avez le cercle de parole. Est- ce que vous avez également une présence en ligne ou sur les réseaux ou des choses comme ça ?

Stéphane

Oui, ce n’était pas une démarche intuitive de notre part. Peut-être une question de génération, je ne sais pas, mais il a bien fallu que l’on comprenne que c’est aujourd’hui incontournable. Donc oui, nous sommes présents sur les réseaux sociaux, sur plusieurs supports. On est sur Instagram, on est sur sur Facebook et sur LinkedIn. Ça demande beaucoup de temps, beaucoup d’énergie. Je pense que sans mentir, on y passe une heure et demie, deux heures par jour à peu près. Nous, c’est le rapport humain qui nous motive. Donc le réseau social, il y a une forme de distance quand même qui nous freine un peu, nous bloque un peu. Donc, on essaye d’apprendre, on essaye de bien faire les choses. On y voit aussi l’opportunité surtout de partager et donc de continuer à parler du burn out. Il y a une dynamique en ce sens, alors qu’il y a ces bons côtés et ses revers aussi. Mais je pense que plus on va en parler et multiplier les initiatives pour aider les gens, mieux ce sera. Donc, on est très présents, essentiellement sur LinkedIn quand même, il faut le dire, parce que comme on s’inscrit dans une démarche de complémentarité par rapport aux thérapeutiques qui sont mises en place par les soignants, notre réseau est essentiellement un réseau professionnel.

Stéphane

Ce qui ne nous empêche pas d’être contactés directement par des gens qui nous interrogent pour savoir s’ils peuvent venir faire un séjour chez nous. Mais le schéma un peu plus classique, c’est quand même celui d’être envoyé par l’un de ses soignants, que ce soit par le médecin généraliste, le médecin du travail, un psychologue, un psychiatre, même un coach. Le chemin classique pour venir chez nous, c’est quand même celui- ci. Et ça explique que sur les réseaux sociaux, on est surtout présent sur LinkedIn et donc sur un réseau de professionnels plutôt que sur Facebook ou Instagram. Instagram, je suis nul, j’y arrive pas, je sais pas faire sur Instagram. J’ai essayé, mes enfants me disent « Mais si, papa, faut que tu te filmes, faut que tu dises des trucs et tout. » Quand j’aurai vraiment rien d’autre à faire, ce qui est pas le cas, j’imaginerai peut- être une série de petites vidéos, etc, mais pour l’instant, je sais pas faire.

Karine

Et puis, il y a autre chose aussi, c’est que notre lieu n’est pas médicalisé. C’est un tiers lieu. Alors attention, parce que ça veut tout et rien dire, mais c’est un lieu complémentaire et donc qui existe peu sur notre territoire. Et pour se faire connaître, parce que nous avons besoin d’expliquer notre travail, qui est quand même mené et par une professionnelle de la santé mentale et parce que, vous avez dit tout à l’heure, Stéphane qui agit en tant que pair aidant, on a besoin, pour les professionnels, d’expliquer comment on procède, nos compétences, nos connaissances, pour que d’abord, ils sachent qu’on existe et qu’ils peuvent nous faire confiance. Et donc, on passe beaucoup de temps beaucoup d’heures à communiquer, à échanger, à faire des entretiens avec les uns et les autres pour se créer un réseau. Ça, c’est long et ça demande beaucoup de temps.

Stéphane

Ça passe par les réseaux sociaux aujourd’hui.

Catherine BARLOY

C’est vrai qu’au départ, être entrepreneur n’était pas votre première fibre, on va dire. Quand vous vous êtes lancés, est-ce que vous avez suivi des formations avant de vous lancer ?

Karine

Non, on n’a pas suivi de formation pour se lancer. On en a… Moi, j’ai fait un bilan de compétences, des choses comme ça, oui, pour nous aiguiller, pour nous aider à confirmer ou pas le chemin que nous souhaitions prendre. On s’est fait accompagner dans les soins, dans notre burn out respectif, par des psychologues et des médecins généralistes, alors très différents pour l’un et pour l’autre, avec des expériences tous les deux très différentes. Stéphane a eu la chance de rencontrer un médecin généraliste qui était très au clair avec le burn out, qui connaissait parfaitement bien, parce qu’il en avait fait un lui- même, un jeune médecin qui a su vraiment trouver les mots, l’accompagner. Ça, ça a été très chouette. Moi, j’avais une médecin généraliste, non pas qui ne… Elle comprenait, mais je pense que j’étais un miroir dans le milieu médical, dans ce milieu qui va si mal et que c’était difficile pour elle que je puisse dire que je ne voulais pas y retourner un jour. Donc j’ai été arrêtée très peu de temps. Elle m’a poussée à reprendre vite. Les conditions étaient très différentes. Et en termes de psychologue, c’est pareil.

Karine

On a eu des expériences très différentes. Stéphane a pris une psychologue vraiment du réseau souffrance et travail. Moi, pas du tout. Et on s’est fait beaucoup accompagner et aider dans notre projet par nos psychologues aussi. D’abord sur un plan personnel, mais aussi sur le projet lui- même. Qu’est-ce qu’elle pensait ? Judicieux ou pas ? Je ne sais pas. Des exemples concrets, la présence du téléphone, la présence de la télé, leur faire lire des choses qu’on écrivait, nos projets. Voilà, se faire accompagner professionnellement. Mais en termes de formation réellement, alors nous, on avait fait des formations, c’est- à- dire moi, pendant ma carrière d’infirmière, j’avais très souvent des formations. J’en ai faites plusieurs qui ont conforté ma position de bienveillance, d’humanité que je voulais continuer à mettre dans mon accompagnement. Et puis toi, Stéphane, tu as fait Des formations.

Stéphane

 moi, j’étais avocat en droit des victimes. Disons que le droit des victimes prenait une place importante dans mon activité. C’était des victimes d’actes de violence, des victimes d’infractions, des victimes d’erreurs médicales, des victimes d’accidents de la route. Et je suivais, comme tous les avocats, tous les ans, on a des obligations de formation et moi, je suivais toutes les formations en rapport avec le droit des victimes. Et qui y compris celui de l’écoute, de la reformulation, de l’accompagnement, etc. C’est sûr que c’est une base qui m’a été très utile et qui m’est aujourd’hui peut- être plus utile encore. Mais en termes de projet, ma formation au départ, c’était d’être avocat en droit des affaires. Donc, le fait de lancer la structure, tous les aspects administratifs, juridiques, montage, etc, c’est quelque chose que moi, je maîtrisais et pour lequel, on n’avait pas besoin d’être accompagné mais…

Karine

Y compris à comptabilité ? Parce que c’est ce que tu faisais aussi à.Ton cabinet.

Stéphane

C’était des cordes à mon art qui m’ont été très utiles. Mais c’est vrai qu’ en dehors de ça, on n’a pas eu d’accompagnement de la Chambre de commerces et d’industrie, de banques, de courtiers, de choses comme ça. On n’a pas eu besoin de cet accompagnement- là.

Karine

Pas besoin, mais aussi parce que c’est pas reconnu. On est un lieu, on est un peu pionnier en ce domaine. On est que quelques- uns en France à proposer ce type d’accompagnement. On est non médicalisés, c’est- à- dire qui ne s’inscrit pas avec des médecins sur place, avec des infirmiers sur place, même si moi, j’en suis une. Ce n’est pas une clinique. On n’est pas une clinique. On accueille les gens chez eux. C’est leur les hommes à partir du moment où ils franchissent le seuil du gite. Ce sont des données très différentes. Il va y avoir de plus en plus besoin de lieux comme celui- là, pas spécifiquement dans le burn out, dans tout un tas de pathologies. Un psychiatre parisien nous le disait il y a peu au téléphone. On va avoir besoin de lieux comme le vôtre de plus en plus, parce que les services hospitaliers sont en telle difficulté qu’on n’a plus assez de lits pour proposer des hospitalisations qui soient efficaces en termes d’accompagnement, que notamment pour le burn out, les gens sont mélangés aux autres pathologies psychiatriques et ce n’est pas le lieu. C’est très difficile pour elles, elles ne comprennent pas.

Karine

Et donc, il va falloir pouvoir offrir comme ça de plus en plus de lieux avec des professionnels de la santé, pas avec des gens qui ne connaissent rien, mais pour accompagner ces pathologies qui n’ont finalement peu ou pas grand chose à faire à l’hôpital.

Stéphane

C’est vrai que si on regarde cette question- là du côté entrepreneurial, c’est vrai que le modèle économique est à inventer. Tout est à faire, donc on essuie les plâtres.

Karine

On s’est auto- financé, on a tout Auto- financé.

Stéphane

On a eu la chance de faire ça, mais il ne faut pas attendre de soutien des organismes comme l’ARS ou… Vous êtes non médicalisé, débrouillez vous. Allez voir une banque pour dire que vous étiez avocat, que vous plaquez tout pour aller monter un lieu non médicalisé pour personnes en burn out au fin fond de la Normandie. Mais c’est vrai que le modèle économique est à inventer, est à créer. On n’est pas encore certain que le chemin que nous avons emprunté sera le bon. Je veux dire les contraintes financières, économiques, budgétaires, etc, pour l’instant, c’est quand même un exercice d’équilibre. Et pour tout dire, on navigue encore un peu à vue. On a un an d’exercice, bien trop tôt pour tirer des conclusions. Il y a encore une grande part d’inconnus au niveau purement entrepreneurial.

Catherine BARLOY

Oui, vous êtes pionnier par rapport à votre idée,  vous êtes dans l’évangélisation totale sur les réseaux pour dire « Bonjour !  qui vous êtes ? » et surtout l’intérêt de votre mission, vous défrichez tout un nouveau territoire.

Stéphane

C’est ça. On débroussaille et on défriche au sens propre sur nos sept hectares de nature, mais également sur le projet et sur la structure elle- même.

Catherine BARLOY

Oui, je comprends tout à fait. Tout à l’heure, on parlait un petit peu du temps que vous prenez à les réseaux sociaux au quotidien. Et là, vous travaillez tous les deux. Vous vous organisez comment ? J’ai compris que par rapport à l’accueil, certaines personnes allaient plus vers vous, Karine, d’autres plus vers vous, Stéphane, mais est-ce que vous avez des sous- traitants, des salariés ?

Stéphane

Des salariés, non. On n’arrive pas encore à se salarier tous les deux. Il faut être clair, quand on change de vie professionnelle, qu’on lance son activité, il faut avoir les reins solides et quelques économies de côté le temps ça se fasse, il faut être clair. Des salariés, non, évidemment pas. Je suis le seul salarié… Non, bien que tu aies un CDD pour les vacances, ma chérie, mais nous avons des tout petits contrats, histoire de valider des trimestres, des choses comme ça, mais non. Pas de salarié et pas d’intervenant non plus. Je réponds peut- être un petit peu à côté de votre question, mais dans notre lieu, il n’y a pas d’intervenant.  Extérieur. Parce que c’est un lieu où on va se reposer, c’est un lieu de césure, un petit peu. P endant une dizaine de jours, on met de côté les objectifs, les injonctions. Pas de sophrologue, pas d’art-thérapeute, pas de psychologue, ni en groupe, ni Individuels, etc.

Karine

si pour les suivis que les gens ont, ils peuvent maintenir évidemment leur rendez- Vous habituels.

Stéphane

 mais oui. Ce que je voulais dire, c’est qu’il n’y a pas d’intervention programmée extérieure de psychologue. Pendant cette dizaine de jours, on ne pense qu’à soi. Si besoin, il y a les filets de sécurité et nous, on a pris des dispositions pour qu’il puisse y avoir et répondre aux besoins qui se manifesteraient. Mais sinon, il n’y a pas. Donc, il n’y a pas ni de salariés ni d’intervenants extérieurs, sauf très exceptionnellement à la demande « J’aimerais bien un massage. Est-ce que vous connaissez quelqu’un qui peut faire des massages ? » Ce genre de choses.

Karine

Mais sinon- Mais uniquement avec des gens qu’on connaît et dont on connaît le travail. On veut évidemment que ça aille dans le même sens de ce qu’on propose et qu’ils ne viennent pas interférer de manière négative le travail sur ces dix jours. On a eu un séjour où un des messieurs se faisait masser chez lui très fréquemment. Il avait envie de continuer ça, qu’il n’y ait pas d’interruption pendant les dix jours. On a fait intervenir une dame qu’on connaît, dont on connaît le travail, qui est venue le masser, ce qui a autorisé d’ailleurs quelqu’un d’autre dans le groupe à avoir cette approche sur le corps et à avoir accès également à un massage. Mais voilà, ça, c’est de manière très ponctuelle, en fonction des demandes des uns et des autres. On dit dans notre entourage, on a ou on n’a pas. De manière plus médicale, comme le disait Stéphane, on a un médecin généraliste dans notre village qui est d’accord pour faire une ordonnance, voir quelqu’un en urgence s’il y a besoin. Et puis, de manière psychologique, on a une psychologue spécialisée dans le burn out qui est aussi d’accord pour être là un peu en soutien en cas d’urgence, ce qui n’est jamais arrivé, mais une demande, vraiment, un moment de panique tellement important qu’on n’arriverait pas à le réguler, ce qui n’est pas le cas, pourrait nécessiter une demande, une séance un peu au pied levé.

Karine

Elle est là pour ça.

Catherine BARLOY

D’accord, mais c’est vrai que ce que vous expliquez correspond vraiment au nom de votre lieu, c’est- à- dire la bulle de vert. Oui, c’est ça. On met tout ailleurs, en dehors de la bulle et on se concentre Sur soi.

Karine

 oui.

Stéphane

Ce qui ne veut pas dire qu’on est coupé du monde, parce qu’ on se rend compte qu’à couper les gens trop longtemps, le retour est difficile. D’ailleurs, la durée du séjour fait partie du même questionnement. Donc, on est une bulle, mais on n’est pas isolé. C’est- à- dire que pendant le séjour, on a des sorties dans le monde quand même, si j’ose dire. Ne serait- ce qu’ aller faire le marché, régénérer des envies, les couleurs, les odeurs, quelqu’un qui a perdu l’habitude de manger, qui va peut- être renouer avec l’envie de quelque chose, etc. On sort quand même un petit peu quand on va faire nos randonnées. Quelques- unes peuvent partir directement depuis chez nous, mais d’autres nécessitent qu’on prenne la voiture ensemble.

Karine

Et qu’on Croise d’autres personnes.

Stéphane

 c’est une bulle, mais on n’est pas cloisonné non plus. Il faut qu’il y ait un lien qui reste avec la vie quotidienne.

Karine

Nos résidents peuvent recevoir de la visite. On peut être amené… Il y a une vie associative très active autour de chez nous, donc on peut être amené à aller à un concert. On le propose. Ceux qui veulent viennent, ceux qui ne veulent pas ne viennent pas. On essaye de maintenir ce lien avec l’extérieur parce que, comme le disait Stéphane, quand on rentre à la maison, il va falloir reprendre toutes nos activités plus ou moins rapidement, mais le but, ce n’est pas de les isoler et qu’après, ils soient en incapacité totale de se reconnecter.

Catherine BARLOY

C’est un peu comme si vous permettiez aux personnes de reprendre lien avec eux et lien avec le monde, vraiment reconnecter à leur essentiel.

Stéphane

Oui, souvent, on utilise le terme de lieu tremplin, parce que là aussi, dans le fait d’être un petit peu sur quelque chose de nouveau, on cherche la bonne étiquette. Les gens à l’extérieur ont besoin de cases quand même. Nous, on est souvent bien embêtés, parce que lieu d’accueil, maisons de repos, lieux tiers. Souvent, on revient un petit peu quand même à cette idée de tremplin aussi, de sas. Il y a un petit peu cette idée- là.

Catherine BARLOY

C’est en construction. C’est ça. Là, on a parlé de votre accompagnement, de l’entrepreneuriat, par rapport à votre parcours d’entrepreneur. Est- ce que vous avez rencontré des difficultés ? Je sais que vous n’aimez pas le mot difficulté, vous l’avez dit tout à l’heure, mais comment vous avez surmonté à ces petits moments à vide ?

Karine

Déjà, c’était… Nous, on a fait beaucoup de choses en même temps, c’est- à- dire qu’on a déménagé, on est arrivés dans une nouvelle région, dans un nouveau lieu qui, nous, nous paraissait idéal par sa situation, parce que nous sommes à la campagne, il y a un bois, il y a la rivière, donc on entend l’eau couler. On a sept hectares déjà autour des deux maisons, celle où nous habitons, puis celle où nous recevons nos résidents. Ça, c’était déjà important, mais il a fallu prendre connaissance de la région, du lieu, apprendre à connaître ce lieu aussi, cette maison, se l’approprier, travailler. On a beaucoup, beaucoup, beaucoup travaillé physiquement, ce dont nous n’avions pas l’habitude l’un et l’autre. Donc, il a fallu lui aussi apprendre à gérer nos corps, nos douleurs, nos tendinites, les fractures de fatigue. Tout ça, mine de rien, il faut en parler parce que c’est des choses qui sont peu évoquées. On a beaucoup débroussaillé, fait des clôtures, aménagé entièrement ce gîte qui n’était pas aménagé, construit une terrasse, des murs en pierre. Physiquement, nos corps, créer totalement le potager, plantaient des arbres fruitiers. Tout ça, tous les deux, nos corps ont été mis et sont encore mis aujourd’hui à rude épreuve.

Karine

Donc, il faut apprendre aussi à s’écouter, qui n’est pas très loin du burn out. Et ce qu’on essaye d’apprendre à nos résidents, être toujours en capacité de se l’appliquer. Aussi pour nous, ce qui est souvent plus difficile. On est souvent très bienveillants pour les autres. Et puis, pour nous- mêmes, on a encore ce travail long qu’on a, sur lequel on a déjà bien travaillé, mais on doit toujours régulièrement se rappeler qu’il est bon aussi de s’écouter un peu. Ça aussi, c’est une force d’être à deux parce que quand moi, par exemple, je ne suis pas en capacité d’écouter les douleurs que j’ai à tel endroit du corps et que je continue à travailler un peu trop fort, heureusement, Stéphane me rappelle gentiment qu’il serait bon que j’aille me reposer et inversement. Donc ça, c’est aussi une force de notre duo.

Stéphane

Après, les difficultés, c’est celles qui sont liées à ce qu’on disait tout à l’heure, créer une activité, une activité qui n’a pas de modèle.

Karine

Avec beaucoup d’inconnues.

Stéphane

Et donc, c’est au- delà des difficultés purement pratiques, il y a les difficultés mentales qui vont avec. Est-ce qu’on a pris le bon chemin ? Est-ce qu’on ne se trompe pas ? Est-ce qu’on ne devrait pas faire autrement ? Quand on est au début d’activité, qu’on ne remplit pas forcément tous ses séjours et qu’on a contacté avec des gens qui ne sont absolument pas en burn out, mais qui seraient prêts à réserver une place. Vous voyez la difficulté ? On a besoin de faire bouillir la marmite. Qu’est-ce qu’on fait ? On reste droit dans ces bottes ou on commence à transiger un petit peu ? On a fait le choix de ne pas transiger parce qu’on est convaincu de la force du projet, de la force de proposition et que si on commence à dévier, on va finir par faire des séjours bien- être. Alors, je n’ai rien contre. Attention, on tombe bien, mais ce n’est pas ce qu’on propose. On est convaincu que ce n’est pas ce qu’il faut pour les personnes qui sont en train de traverser un burn out.

Karine

Et puis, ce n’est pas notre domaine.De compétence.

Stéphane

 voilà. Donc, les difficultés, peut-être plus ou moi parce que j’ai une nature un petit peu plus soucieuse. Je ne vais pas dire anxieuse parce que je n’aime pas le mot, mais soucieuse. Voilà, moi, c’est plutôt ces difficultés de cet ordre- là. C’est de se dire « Mais bon, on s’est donné deux ans économiquement parlant, on est déjà à un an. Bon, on a traversé le Rubicon. Qu’est-ce qu’on fait ? » Donc, il y a parfois des doutes, il y a parfois des interrogations, des craintes. Et ça, pour le coup, je pense que c’est propre à tous les entrepreneurs.

Karine

Il faut être et rester en permanence adaptables. C’est- à- dire qu’au départ, on part avec une idée très précise, un concept un peu peut- être restreint. Et puis, au fur et à mesure, il faut être en capacité d’entendre ce qui se passe autour de nous et en fonction de ce qu’on vit, de pouvoir modifier un petit peu. Alors, je m’explique, c’est- à- dire qu’au départ, on avait pensé uniquement faire les séjours burn out, vraiment que ça. Et puis, petit à petit, est arrivée l’idée du cercle de parole, parce qu’il y avait des demandes. Donc, on a mis en place ça depuis quelques mois. Et puis, autre chose qui est complètement différent, notre lieu étant quand même un très joli lieu, il faut le dire et en être conscient et fier, ce qui est rarement notre cas. Beaucoup de gens que nous avons eu la chance de recevoir ici, famille, amis, artisans qui sont venus travailler sur le lieu, etc, nous ont dit « Mais ouvrez ce lieu à tout le monde. Ouvrez ce lieu en tourisme, par exemple. » Et ce qu’on a fini par faire, c’est-à-dire que ça nous permet financièrement de tenir le temps que le réseau se mette en place, qu’on soit suffisamment connu pour avoir un roulement et avoir des séjours tous les mois comme on le souhaite.

Karine

Et en même temps, ça permet de compléter, de recevoir d’autres personnes avec d’autres énergies, des enfants, voilà, d’autres choses et de permettre à ce lieu aussi de vivre des choses différentes et nous également, être toujours dans l’accueil, parce qu’on partage beaucoup de choses avec les gens qui viennent, même en tourisme, puisqu’on les emmène voir nos chevaux, on les emmène marcher dans nos prés. On partage d’autres choses, mais au départ, on n’y était pas du tout ouvert. Et puis, comme quoi l’importance d’être en capacité de changer aussi un petit peu son fusil d’épaule, mais pas trop, de garder les valeurs, de qui sont les nôtres, on a pu quand même trouver cette autre solution qui.Nous va bien.

Stéphane

 c’était nécessaire, au-delà des questions financières, c’est que nous, on ne pourrait pas, il faut le dire très honnêtement, faire 30 jours par mois l’accueil de personnes en burn out. Parce que notre accompagnement, on n’est pas des sachants qui transmettons notre savoir comme ça, de haut en bas. Je veux dire par là qu’on donne beaucoup de nous. C’est un échange vraiment dans les deux sens. D’ailleurs, nous, ça nous permet non seulement d’augmenter notre expertise, etc, mais à titre individuel et personnel, ça continue de nous renvoyer des choses et de nous faire progresser. Mais nous, à l’issue d’un séjour burn out, on est rincé. On a passé une dizaine de jours, j’allais dire H24, ce n’est pas exact puisque nos lieux de vie sont quand même séparés, pour que nos résidents ne nous aient pas tout le temps sur le dos, si j’ose dire, qu’ils aient des moments entre eux aussi. Et puis, pour nous, avoir une sphère un petit peu d’intimité et privée, mais on ressort de là totalement vidé, parce.

Karine

Que- Riche, riche de plein de choses. On est fatigué, donc on a Besoin de souffler aussi.

Stéphane

Qu’on a donné beaucoup.

Karine

Beaucoup.

Stéphane

Beaucoup. On s’est livré à chaque fois. Comme c’est du partage d’expérience, on repartage beaucoup de nos parcours, de nos émotions. Et du coup, d’avoir une activité qui aujourd’hui marche sur deux jambes, en tout cas qui a l’ambition de marcher sur deux jambes, c’est aussi nous permettre de ménager nos propres individualités et de ne pas y retourner dans le burn out. C’était important, ce n’était pas prévu. Je vais même dire que c’était même plutôt “du tourisme, non”. « On va faire un truc bien. » Je force un petit peu le trait, mais c’était un petit peu de cet ordre- là quand même. En réalité, voilà.

Karine

Et on arrive à faire des choses très bien dans les Deux cas.

Stéphane

 bien sûr. Non, mais c’était une opportunité que je pense que sur la question, là encore, entrepreneuriale, il faut conserver ses valeurs, il faut conserver les traits importants de ce qu’on veut mettre en place, mais il ne faut pas rester forcément figé. Il faut accepter qu’ à l’aune de rencontres, à l’aune d’événements, le projet puisse évoluer un petit peu. Il faut conserver les marqueurs importants de ce que l’on a voulu faire, mais il faut accepter que le projet évolue. Sinon, il reste enfermé dans une espèce de carcan conceptuel et c’est peut- être, je pense, ce qui peut emmener dans le mur.

Catherine BARLOY

C’est vrai qu’habituellement, j’ai une question pour les entrepreneurs que j’interviewe. Qui est-ce que vous avez besoin de travaillant en salariat à côté ? Et là, vous venez de le dire, par rapport à la portée financière, le côté « Vous êtes ouverts au tourisme » apporte cette partie- là, mais je l’entends également par rapport à votre expérience du burn out. Vous avez réussi à préserver votre énergie également, à créer cet équilibre propre qui vous permet d’être accompagnant, aidant par rapport à ces personnes en burn out et également de retrouver l’énergie par rapport aux personnes qui viennent en touristes.

Stéphane

Oui, c’est ça. C’est un équilibre à travailler au quotidien parce que la nature revient au galop quand même. Tous les burn out sont différents, mais nos natures profondes, la manière dont on s’est construit, c’est quand même des fondations qu’il est difficile de reprendre totalement, de modifier totalement. Les traits de caractère personnel qui font que l’on a été exposé à un burn out, parce que le burn out, c’est toujours la rencontre de difficultés d’ordre professionnelle, organisationnelle, de personnes, peu importe, mais il y a aussi des traits de caractère perso qui font que moi, je suis touché par le burn out et mon associé qui travaille au même endroit dans les mêmes conditions ne le fait pas. » Donc, ces traits de caractère- là, ils ont quand même tendance à remonter à la surface régulièrement et trouver cet équilibre, c’est quand même un travail de tous les jours. Personnellement, je ne pense pas m’avancer en t’incluant dedans, ma chérie. C’est quand même quelque chose qu’on a encore du mal à… On a encore Des progrès à faire.

Karine

On a des fondations de bosseurs de l’extrême. On travaille toujours. On a beaucoup travailler dans nos vies et on est souvent rattrapé par ça. On travaille encore énormément parce que souvent, les gens pensent qu’on ne fait pas grand- chose. Ce n’est pas vrai. On travaille beaucoup, beaucoup et souvent, il faut se rappeler qu’il faut aussi s’autoriser ces temps de repos indispensables pour mieux repartir. Surtout que dans le burn out, vraiment, il y a un taux de récidive qui est quand même très, très important. Et donc, il faut être vigilant.

Catherine BARLOY

Oui, ça fait partie des apprentissages du burn out et du chemin post burn out d’être plus à l’écoute. Ça fait partie même, je trouve, des beaux moments où on se dit « Ah, je ressens une alerte.

Karine

» Et on est content et fiers de pouvoir la reconnaître.

Catherine BARLOY

Voilà, c’est ça. Alors qu’avant, on aurait continué en attendant le mur. C’est intéressant par rapport à notre nature humaine également. Là, oui, on a abordé la partie avec certains moments un petit peu plus à vides. Et par rapport à votre expérience dans l’accompagnement et donc par rapport à la bulle de vert, quels ont été les plus beaux moments de cette première année ?

Stéphane

Quand les travaux ont été finis, que le gîte était prêt, meublé, magnifique à nos yeux, évidemment, que c’est dit « Ça y est, on ouvre. » Donc ça, c’était, je pense, un grand moment. Les premiers contacts, la toute première réservation de séjour. Et puis, je dirais aujourd’hui, chaque nouveau séjour qui s’organise est pour nous un grand moment.

Karine

Les retours des gens qui sont Venus chez nous.

Stéphane

 les fins de séjour, dans les jours qui suivent, on a le sentiment du devoir accompli. Voilà, .

Karine

D’avoir servi à quelque chose.

Stéphane

On est utile, en fait. On voulait l’être. Des fois, on se dit « Est-ce que vraiment… » et à la fin d’un cercle de parole, à la fin d’un séjour, on se dit « Oui, on est utile en ça, à quelque chose.”

Karine

on sait que notre place est là.

Stéphane

Ça nous conforte à chaque fois. C’est peut- être ce qu’il y a de plus positif.

Catherine BARLOY

J’aime beaucoup ce que vous dites par rapport au sentiment d’être utile. C’est un peu comme s’il y avait une constante par rapport aux différentes personnes que j’interviewe et qui sont dans l’accompagnement. C’est ce sentiment d’être utile qui nourrit également, qui redonne de l’énergie. Oui, totalement. On arrive progressivement à la fin de cette interview. Vous avez dit par rapport au fait d’être entrepreneur, de garder une certaine flexibilité par rapport aux grands objectifs qui ont été fixés. Est-ce que vous auriez d’autres conseils à donner à une personne qui veut se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Stéphane

Je pense qu’il faut… Peut- être que le plus difficile, finalement, dans le fait de créer une activité, c’est d’assumer ses rêves, ses envies, ses objectifs et d’arriver à les concilier avec une approche préparatoire importante. Je ne sais pas si je suis très clair. En fait, il faut vouloir vivre ses rêves, mais en même temps, il faut le préparer à son projet. Quand on a réfléchi  de notre côté, j’avais dit à Karine « Il faut vivre nos rêves. Oui, mais c’est bien, il faut pas y renoncer, mais il faut quand même les préparer un minimum. Parce que monter des projets comme ça, souvent, c’est y mettre toutes les énergies qui nous restent, c’est peut- être y mettre toutes les économies qu’on a pu mettre de côté le temps d’une autre vie. Les enjeux sont importants. Les enjeux sont vraiment importants. Donc oui, il faut pas hésiter à se lancer, mais en même temps, il faut préparer quand même. Je pense que c’est les deux plateaux d’une balance qu’il faut veiller à équilibrer.

Karine

Parce qu’ avoir des rêves, c’est fabuleux et c’est ce qui nous permet de continuer à avancer. Mais il faut qu’ils soient réalisables dans le concret. Il faut que ce soit réalisable pour nous et qu’on puisse à un moment quand même en vivre. Je sais que c’est très terre à terre, mais on en est tous là. On a tous ces besoins- là et il faut quand même les nommer. Et en même temps, il faut aussi que nos rêves soient réalisables pour les autres, que ça ait du sens pour les autres, que ça résonne, qu’on ne soit pas seul à avoir ces rêves. Donc je pense que quand tu dis accompagnement, c’est aussi dans ce sens- là. S’assurer que le projet est viable, toutes ces choses- là, que dans le couple, que dans la famille, ça va aussi avoir du sens. Parce que souvent, il faut aussi accompagner les proches. Quand on change totalement de vie. Il faut leur expliquer. Vous vous doutez bien que Stéphane avocat depuis 25 ans dans un cabinet à Versailles qui dit « Je plaque tout, j’arrête ce métier, je quitte Versailles, je vais à la campagne en pleine Normandie, ouvrir un lieu d’accueil pour personnes en burn out.”

Karine

Son papa, âgé, a eu beaucoup de difficultés à le comprendre. Donc, ce n’est qu’un exemple.

Stéphane

Oui, c’en a surpris plus. D’un quand même.

Karine

 voilà. Donc, il faut pouvoir mettre les mots, expliquer, prendre du temps, encore une fois, et dans le burn out et dans l’entrepreneuriat, prendre le temps. Prendre le temps d’expliquer.

Stéphane

Je crois que c’est un bon conseil, prendre le temps.

Catherine BARLOY

Voilà.

Karine

De voir et rester les yeux et les oreilles grand ouverts.

Catherine BARLOY

C’est très beau et je ne rajouterai rien. Je vais terminer par deux questions. La première, est-ce que vous avez une lecture ou un podcast ou quelque chose qui vous a inspiré par rapport à votre vie d’entrepreneur ?

Stéphane

D’entrepreneur, non, mais sur notre site internet, on a mis quelques vidéos et quelques ouvrages sur le thème, bien évidemment, du burn out, mais j’en recommande un particulièrement ça s’appelle Renaissance, il y a une vie après le burn out et c’est de Aude Selly.

Catherine BARLOY

Je mettrais le lien de toute manière vers vos pages des réseaux sociaux, votre site internet dans la retranscription de ce podcast. ça pointera également vers ce livre. Je vais terminer par ma petite question fétiche. Est-ce que vous avez une phrase qui vous motive au quotidien, qui vous donne de l’énergie ou de la paix ?

Karine

Régulièrement, on aime à se rappeler que nous sommes semeurs de graines. Donc, tout notre travail est pour se faire connaître auprès des professionnels, auprès du grand public et dans notre accompagnement, d’un point de vue pratique, dans notre jardin, nous semons des graines qui, nous espérons, aboutiront, peu importe le résultat, apporteront des choses Aux uns et aux autres.

Stéphane

Moi, j’ai une phrase un peu fétiche qui résonne comme un conseil, mais qui est à la fois un conseil aux autres et une démarche que j’aime me rappeler pour moi. Soyez bienveillant envers les autres et envers vous- même.

Catherine BARLOY

Oui, c’est tellement vrai. Merci beaucoup Stéphane. Merci beaucoup Karine. (Avec plaisir. Merci à vous.) Ça fait un grand plaisir et j’espère que ce podcast va vous aider à vous faire encore plus connaître et à partager vos idées et à faire comprendre aux personnes qui en ont besoin qu’elles peuvent faire appel à vous. Je mettrai vraiment tous les liens pour vous contacter.

Stéphane

Merci.Beaucoup.

Stéphane

Merci pour ce temps.

Karine

Avec plaisir. Merci.

Catherine BARLOY

Je vous souhaite une très belle journée. Je vous dis à très bientôt.

Karine

Oui, au revoir. Au revoir.

Et voilà l’épisode est terminé. Une nouvelle fois de très beaux échanges autour de deux thèmes qui me tiennent à coeur : le burnout et l’entreprenariat.

Karine et Stéphane nous ont montré comment il était possible de rebondir après un burnout et de créer un nouveau modèle d’espace de vie pour accompagner les personnes qui souffrent de burnout, la Bulle de Vert. Un espace de repos et de reconnexion à la nature qui met l’accent sur les besoins fondamentaux, la bienveillance, et la pair-aidance. Ils témoignent de la transformation positive possible après un burnout, en contribuant à la guérison des autres et en trouvant un nouveau sens dans l’entreprenariat axé sur le bien-être mental. 

En tant qu’entrepreneurs, ils nous encouragent à rester fidèles à nos valeurs tout en adaptant notre projet en fonction des besoins et des opportunités. Leur flexibilité et leur engagement envers leur mission les aident à naviguer dans l’entrepreneuriat tout en offrant un soutien précieux aux personnes en souffrance. Ils nous recommandent aussi un juste équilibre entre la poursuite des rêves et une préparation minutieuse en amont. Tels des  “semeurs de graines” comme ils se définissent, ils auront, je l’espère, semé des graines dans vos esprits que vous soyez sur le point de vous lancer dans l’entreprenariat ou en épuisement professionnel. Dans les deux cas, prenez soin de vous et de vos projets.

Comme d’habitude, dites-moi en commentaires ce que vous avez gardé, vous, comme phrases qui vous ont marqué. Je vous donne rendez-vous vendredi prochain pour un épisode solo intitulé Un CV au TOP . D’ici là, très belle semaine et à très bientôt.

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Si vous êtes resté jusqu’à la fin de ce podcast, sachez que j’organise un concours : pour cela, il vous suffit de laisser un commentaire sur apple podcast ou spotify et de m’envoyer la copie d’écran de ce commentaire sur l’adresse contact arobase bluemidlife.fr car nous ne savons pas qui nous met un commentaire. Tous les 8 podcasts, je ferai un tirage au sort pour offrir à une personne 1 heure de coaching dédiée à ses objectifs professionnels. A très bientôt

Si cet épisode vous a plu, n’hésitez pas à le liker, à le partager, à mettre 5 étoiles sur votre plateforme d’écoute préférée et je vous souhaite une belle semaine.

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